samedi 3 août 2013

Kanarboat!

    Merveille de l'industrie ou erreur de la nature, nul ne saurait dire tant le viril engin a un aspect ridicule. De fait, c'est surtout moi qui a des idées bizarres. Voici le KANARBOAT, tout à la fois cuirassé de 220 mètres de long, sous-marin occasionnel grâce à son moteur électrique, et navire de croisière en temps de paix. Il sert principalement à surveiller les côtes d'un genre de Pays-Bas imaginaire du futur, ou quelque chose comme ça.
ENTRÉE AU PORT

    Quelle nation voudra construire ce navire hypothétique? Sans doute aucune; un canard géant, doré qui plus est car couvert de plaques de cuivre, enfin un gouffre financier, qui en voudrait?
VUE EN COUPE
      Personne, à coup sur, ne voudrait de mon projet. Ma foi, ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Un canard de 3000 tonnes, ça force le respect, surtout si en plus, il va sous l'eau et qu'il dispose d'un théâtre et d'un chef cinq étoiles dans son Kanarestaurant. Tant pis pour eux.

Fa.

mercredi 31 juillet 2013

Papillon-fantôme

Juste un dessin en passant, une bestiole blanche dans le marbre noir et transparent de la nuit. Il gigote beaucoup. Sa gorge béante se pique de gémissements, il vrombit de cris émaillés, et ses yeux ronds, nacrés et fous, restent impassibles à sa propre existence. Tout son corps se fond dans le noir, dans un silence légèrement bruissant de vent, de battements d'ailes et d'autoroutes, un silence généralisé. Seuls flottent dans l'air les points bleutés et luisants de ses ailes. Le voilà qui s'y résume entièrement, animal stupide. L'homme imagine l'univers, et il devient ce qu'il imagine. Le fantôme blanc-gris n'en a pas besoin. Il s'y assimile dans l'ignorance, il a le droit de ne pas savoir.

jeudi 18 juillet 2013

L'éthique des Nains

      
     Dans les années 1960-70, on pouvait encore montrer des nains comme des phénomènes de foire ou dans des numéros de cirque, sans que grand-monde soit gêné. Mais ça n'allait plus durer longtemps, les "freaks" plus impressionnants ayant déjà été supprimés des programmations de Monsieur Loyal pour raisons éthiques. Donald, ce solitaire animal évoluant dans un monde cauchemardesque peuplé exclusivement d'Homme-Chiens, où lui et son entourage sont les seuls canards, vous en donne la preuve:





    Je vasouille et vous devez vous demander: où il veut en venir? Qu'est-ce que c'est que cette histoire de nains? C'est un exemple d'évolution de l'éthique parmi tant d'autres. Aujourd'hui, certains seraient tentés de dire qu'il y a de moins en moins de morale, des allumés anti-mariage homosexuel vous diront que c'est horrible, mais où on va, d'autres s'en réjouiront, d'autres genres d'allumés, des jeunes surtout (ouais! bientôt ce sera l'anarchie! Tout sera permis!). Aux deux catégories d'illuminés du dimanche, je réponds; NON, la morale ne s'amenuise pas, elle évolue, et je me garderai bien d'en juger.




    Sur cette image-ci, on voit Donald en train de torturer son chat. Encore un exemple, aujourd'hui, vous trouverez facilement vingt-cinq Brigitte Bardot pour hurler, l'écume aux lèvres, que c'est scandaleux de montrer un tel spectacle dans un journal destiné à la jeunesse. Revenons à l'histoire des homosexuels; il y a un siècle ou deux, des histoires de mariage entre deux hommes ou deux femmes auraient fait de bons sujets de vaudevilles ou de comédies cinématographiques. Et à l'époque, tout le monde en explosait de rire, parce que justement, ça transgressait la morale.

Wagon de transport de graisse de la société TRANSGRAISSE INTERNATIONAL  
       Aujourd'hui, c'est tout bonnement impensable de montrer des nains au cirque, de les lancer ou d'en faire tout autre usage étiqueté "dégradant". C'est tout aussi impensable de se moquer des homosexuels dans la plupart des milieux. La morale a évolué, on respecte paraît-il davantage l'individu, sa dignité et tout et tout. Il paraît que cette nouvelle morale nous rendrait aussi plus libres. Ah ah! Je suis libre de faire du lancer de nain, d'écrire un vaudeville où deux cambrioleurs doivent se marier pour passer inaperçus, de carabiner le chien du voisin. Je me retrouverai seulement au poste, une centaine d'accusations sur le dos.


     Soyons raisonnables; la liberté totale n'existe pas, et la liberté maximale d'un individu ne peut s'exprimer que lorsqu'il se retrouve seul. Paradoxe de celui qui ne peut souffrir la solitude et qui veut être libre!

    Rho, c'est vrai, d'accord: avec votre ami le plus proche, vous vous permettez beaucoup plus de choses. C'est mon cas, c'est le cas de tout le monde.


Et c'est signé:
Fa le fagnimique!    


jeudi 11 juillet 2013

Voilà la Cigale

    La cigale est de retour dans les chauds après-midis d'été. Je laisse la parole à madame la lyriste plébéienne, ici présente, qui émerge d'une longue vie larvaire sous la forme d'une élégante cigale.

    "Voilà voilà, merci merci... Telle que vous me voyez là, moi, la cigale plébéienne, je ne suis encore qu'une vulgaire larve souterraine mangeuse de racines. Il m'est venu l'idée, par instinct, de me hisser sur les broussailles et de me placer à l'envers; ce n'est pas anodin ni pour rigoler, ce sera très important pour la suite...

    "Une fois bien installée, je fais craquer en quelques minutes ma vieille peau de larve au niveau du pronotum. J'étais à l'étroit là-dedans; si sous forme larvaire, je mesure au maximum 35 à 45 millimètres, mon corps de cigale mesure jusqu'à 50 millimètres. Sans parler de mes ailes, 5 centimètres chacune pour les deux plus grandes...

    "En un effort surhumain, je me tire en quelques minutes de cette vieille peau ingrate...

    "...Voilà que viennent mes ailes. Je sais, elles sont toutes fripées...

    "Aah! Mon Dieu que ça fait du bien! Je fais le cochon pendu pour laisser sécher mes ailes; voilà pourquoi je tenais tant à me mettre à l'envers. Si j'avais essayé de sortir à l'endroit, elles auraient durci n'importe comment et je n'aurais pas pu voler. Pour pouvoir partir dans les airs, cela prendra plusieurs heures; j'ai le temps de nourrir des réflexions métaphysiques sur ma longue vie souterraine passée et ma courte vie aérienne à venir.




    "...Les voilà bien déployées, mes ailes. Mais je ne peux pas encore voler: il faut attendre qu'elles durcissent, elles vireront alors au brun comme tout mon corps.





    "Voilà, j'espère que suivre mon émergence vous a plu. Le photographe était très content car c'est bien difficile à observer; j'ai la manie de faire ça au crépuscule ou la nuit. Du coup certaines photos sont un peu pourries, c'est pas évident à la lampe, le flash étant trop aléatoire, qu'il me dit, le photographe.  Maintenant qu'il ne me reste qu'une ou deux semaines à vivre, grand maximum, je vais en profiter pour striduler autant que je pourrai."

C'est signé: La Cigale

Propos recueillis par Fa.



vendredi 28 juin 2013

Pont Robert Schuman

Origine de l'image: Lyon.fr//photoshyperpixelisées.com
    Pour désengorger le frêle pont Masaryk, sur la Saône à Lyon, un autre pont va être construit à proximité. Vous pouvez en voir une vue d'artiste juste au-dessus. C'est l'image la moins pixelisée que j'ai trouvée, on fait ce qu'on peut.

    D'emblée, et vous avez raison, si je vous parle de ça, c'est parce que je vais râler contre le projet. Vous avez partiellement raison, parce que je vais plutôt me montrer cynique. Je n'ai rien contre le pont en lui-même, il n'est pas vilain, quoique la pile centrale crée un déséquilibre pas franchement radiant de beauté. Je vais plutôt contester le nom choisi d'office pour ce futur ouvrage d'art.

   En effet, ça vous aura pas étonnés parce que c'est le titre de l'article, il s'appellera, a priori, pont Robert Schuman, le ministre de la quatrième république et le maçon de l'Union européenne, et si je conteste le choix (officieux) du nom , c'est parce que monsieur Robert Schuman, le ministre, pas le compositeur, est une personnalité assez curieuse, c'est le moins qu'on puisse dire...

   Il est difficile de trouver ce type d'infos sur internet, allez savoir pourquoi, mais même Oui-Ki-Pédia ne sait pas à quoi ce brave monsieur s'est occupé durant l'occupation. On sait juste qu'il a un peu discuté le bout de gras avec les nazis, qu'il s'est enfui, qu'il a aussi eu des petites affaires avec Vichy, sûrement des réductions sur l'achat de pastilles vichy, et qu'il s'est re-enfui, et qu'une semaine avant la fin il est devenu résistant. Si vous voulez mon avis, c'est louche. 
 
Schuman est timbré sur timbre-poste. Origine de l'image: libertepolitique.com
   Autant c'est un gentil tout innocent sur Oui-Ki-Pédia, autant j'ai lu dans je ne sais plus quel magazine, et c'est bête parce que je n'arrive pas à retrouver, qu'il avait été au contraire un baron non négligeable de la collaboration. L'histoire qu'il est devenu résistant, c'est sans doute vrai, mais y'a un paquet de gens comme lui, un peu collabos aux encoignures, qui ont fait pareil pour ne pas avoir de problèmes après. C'est louche. Pour être honnête, je ne sais pas qui dit vrai, mais la fiche Oui-Ki est tellement vaporeuse et imprécise que je me permet de douter fortement. Vous voyez, je ne sais pas, je suis juste cynique. D'après le timbre, on sait que c'est une personnalité plutôt bien vue en Allemagne (c'est un timbre de la Deutsche Bundespost). Un indice, peut-être?... En tout cas, il a des origines luxembourgeoises.

    Donc, pour moi, qu'on appelle un pont du nom d'un type qu'on sait pas trop ce qu'il a fait pendant la guerre, que même lui après ne savait plus, vous savez, Alzheimer, ça ne se fait tout simplement pas, parce qu'on ne laisse pas au hasard ces choses-là. Robert Schuman est potentiellement, je dis bien potentiellement, un salopard devenu hypocrite après-coup. À la limite, je préfère qu'on l'appelle pont Louis-Ferdinand Céline, parce que lui, il a d'abord été un grand écrivain avant d'être un salopard et après il a pas viré à l'hypocrisie, parce qu'il s'est excusé. C'était peut-être des excuses hypocrites, mais bon.

    Devant ces doutes plus que douteux, chers téléspectateurs, c'est à VOUS que je vais demander votre avis! Comment le pont doit-il s'appeler? Pour choisir parmi dix propositions, vous trouverez un sondage sur la colonne de droite. Si vous avez une idée qui ne figure pas dans la liste, communiquez-la moi par un commentaire. Je soumettrai les résultats à la mairie de Lyon. 

    Merci de m'avoir lu. Quant à moi, je remercie les gérants des sites sur lesquels j'ai pris les images, même si je leur ai pas demandé leur avis pour les reblauguer ici.

Fa.                 

jeudi 20 juin 2013

Quand les féministes vont trop loin.

    Avant que de me faire littéralement découper en rondelles par des féministes de passage à cause de mon titre, je tiens à le justifier; je veux leur éviter d'aller trop loin, parce qu'en l’occurrence, le trop loin, c'est le ridicule, et je pèse mes mots. Je m'accorde avec tout ce que la cause féministe a fait passer jusque-là, mais quand certaines féministes s'attaquent à la grammaire française, ça peut devenir ridicule. J'ai deux exemples en coke-en-stock:

Exemple numéro 1;
    L'autre jour que je regardais la télé, ce qui doit arriver deux fois par an, je suis tombé sur un débat télévisé du genre où tout le monde s'étripe au bout de quatre minutes d'antenne.
    Il y avait une féministe dont j'ai oublié le nom, et qui s'insurgeait qu'un homme puisse désigner la femme qu'il a épousée par le vocable "ma femme", parce que ça limite la pauvre femme à un rôle d'objet inactif, que l'abominable mari possessif désigne comme son cristal de Bohème ou sa voiture. Si vous êtes partisan de ce genre de cause, à priori, vous devez trouver que cette brave dame a raison et que c'est intolérable que de nos jours on puisse entendre;
    ...Le seul souci, et il est gros comme un brontosaure en rut qui charge dans un couloir, c'est que la femme, de son côté, elle dit;
    ...De manière tout aussi scandaleusement possessive, la femme s'attribue son époux, quelle horreur! Je ne sais pas si cette auguste féministe s'est rendue compte de la colossale bourde qu'elle a commise. Au débat, tout le monde a eu l'air d'approuver ces revendications grammaticales sans s'apercevoir à quel point c'était idiot.
    ...Peut-être qu'ils s'en sont rendus compte, et qu'ils ont charrié la féministe à la pub. Auquel cas, elle aurait mieux fait d'éviter de se ridiculiser devant 10 millions de téléspectateurs. Elle a cherché une tyrannie masculine à un endroit où il n'y en avait pas!

Exemple numéro 2;
   Un autre après-midi, que j'écoutais plus ou moins la radio, il y avait quelqu'un qui interrogeait une féministe sur les scandales grammaticaux de la langue française. Elle critiquait le fait, et je trouve ça plutôt louable, que pour les pluriels, le masculin prévale toujours sur le féminin. Et elle désignait du doigt les machistes responsables, les abominables membres de l'académie française, qui à je ne sais quel siècle, avaient décidé de fixer cette règle.
   ...Non, je veux bien, c'est vrai que ça relève d'une certaine tyrannie des hommes, mais là où ça devient ridicule, c'est qu'elle proposait de revenir à la règle médiévale, qui veut que ce soit le féminin qui prévale si il y a plus de femmes, et inversement si il y a plus d'hommes. Et là, imaginez;

  
 ...Et encore, il y a des situations plus insondables;


    Là est le problème: la règle médiévale est d'une complication baroque, que c'est même pas la peine d'essayer de l'appliquer, ça en serait tout bonnement ridicule. Toute façon, au Moyen-âge, la grammaire n'existait pas et les gens écrivaient comme des sagouins, sur des peaux de bêtes.
    N'allez pas me faire dire ce que j'ai pas dit; je trouve justifié qu'on puisse remettre en cause le fait que le masculin écrase ainsi le féminin. On pourrait faire comme les allemands; chez eux, le "Ils" au pluriel se dit "Sie", c'est-à-dire "Elles". Pourquoi ne pas inverser la règle? Et la ré-inverser dans trois-cent ans, en un mouvement perpétuel qui satisfera tout le monde?
    ...Si vous n'êtes pas satisfait, je propose autre chose; utilisons le neutre français, si méconnu, le pauvre, au lieu de dire "ils ont manifesté", on dira "On a manifesté", et tout le monde est content, féministes et grammairiens.
    Cet amour de On, il résout tous les problèmes! 

Fa, qui vous remercie de l'avoir lu.